Secret, le réseau anonyme qui casse les barrières de la contribution

Alors que le rachat de WhatsApp par Facebook pourrait être gelé au nom de la vie privée, Secret va à contre-courant des réseaux sociaux « traditionnels ».

Lancée le 30 janvier 2014 par des anciens employés de Google et Square, l’application Secret vise à redonner l’anonymat aux contributeurs. Aucun profil, aucun nom : l’idée reprend en partie le modèle du phénomène Spotted développé via le réseau Facebook. Les étudiants constituent de fait une des principales cibles de cette nouvelle application qui fait déjà beaucoup parler au sein de la Silicon Valley.

Est-ce le début de la fin de la culture de l’auto-promotion sur Internet ? Assurément non. Mais le concept pourrait développer de nouveaux comportements. Selon l’un des co-fondateurs, « Secret is a place to be yourself ». L’authenticité, nouvelle quête sociale ? Une idée qui ne demeure pas sans risque : l’anonymat casse les barrières de l’auto-censure et pourrait permettre à tout utilisateur mal-intentionné de se faire passer pour quelqu’un d’autre. La gestion des contributions constitue donc le principal défi du réseau social pour assurer sa pérennité et sa viabilité. L’idée de la contribution anonyme n’est en réalité pas nouvelle, PostSecret (qui a fermé en 2012 faute de solutions) et Whisper en ont fait la base de leurs concepts.

Éthique ou non, le succès semble au rendez-vous. L’application, qui n’est pour l’instant disponible qu’aux États-Unis et au Canada sur iOS, ne dégage aucun bénéfice mais a déjà levé 10 millions de dollars et est valorisée à 50 millions de dollars. Google croit fortement au potentiel du concept et constitue déjà son principal investisseur.

Secret pourrait en effet assez rapidement intégrer la stratégie marketing des grandes marques souhaitant utiliser la rumeur ou jouer sur l’anonymat d’une annonce qui suscitent curiosité, intérêt et engagement social. Si la monétisation des données issues des réseaux sociaux n’est pas nouvelle, l’auto-censure croissante de certains utilisateurs est un phénomène actuel qui n’est plus à négliger. Pour preuve, Facebook enregistre aujourd’hui dans ses bases de données les statuts rédigés non-publiés qui connaissent une augmentation non négligeable. L’anonymat pourrait alors être en mesure de casser les barrières du partage et de la contribution.

 

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